L’accoeurdéon
L’accoeurdéon
Et il ouvre l’écrin au rouge capiton
Le regard attiré par les touches nacrées
Les effleure de ses doigts, divine sensation
Et se laisse enivrer des odeurs du passé
Sur la place du Tertre, il revoit sa Lila
Dans sa robe légère valser sur ses accords
Tournoyer en riant, au rythme de ses doigts
Lui lançant des baisers, criant « encore, encore ».
La butte bienveillante abrite les Amants,
Même la Basilique pouvait les accueillir,
Les vignes de Montmartre et la rue St Vincent
Résonnaient de leurs cris, leurs rires et leurs soupirs.
Mais en été 40, ce fût le vert de gris
Puis cette étoile jaune cousue sur sa poitrine,
L’accordéon se tût, lui rejoint le maquis,
Des Amants de 20 ans que la vie assassine
Il ne la revit pas, petite Lila, sa belle
Il sait qu’au vélodrome pour les autres elle chanta
Ces chansons qu’il jouait au piano à bretelles
Dans sa tête, longtemps, il entendit sa voix
Il sort l’accordéon qui lui semble plus lourd
Il parcourt le clavier de ses doigts douloureux
Il sort l’acœurdéon, Il joue pour son Amour
A la place du Tertre, sur les Lilas, il pleut…
Pat
« Les escaliers de la butte
Sont durs aux miséreux
Les ailes du moulin protègent
Les amoureux » (Jean Renoir).
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