Ecriture Passion par Patrick

Ecriture Passion par Patrick

le tout début.....

Je suis né à Nogent sur Marne, Seine à l’époque…(« val de marne » viendra beaucoup plus tard).

A peine sorti du ventre de ma mère, je reçu l’extrême onction ! Et oui, on n’était pas sur que je survivrai à cet étranglement par le cordon ombilical autour de mon petit cou, qui me rendait tout bleu !

Et pourtant, bleu n’était certes pas la couleur de mon sang !

A cette époque, les enfants naissaient à la maison, (en l’occurrence dans l’appartement de mes grands parents maternels, tout comme ma sœur aînée deux ans auparavant !).

La sage femme s’appelait Mme Malvoisin ! Elle a accouché toute la famille ou presque, cette brave femme, certainement pas si sage que ça d’ailleurs !

Donc, je suis né avec l’aide de cette dame et la bénédiction du bon Dieu, qui lui, me poursuivra toute ma vie !

Il parait qu’il me connaît bien mais moi, je ne l’ai jamais vu ! Par contre, c’est un grand ami de maman ! Elle a fait, parait –il, des études sans un couvent pour être sa sœur ou sa femme, je sais pas trop !

Toujours est-il qu’elle a épousé papa, un grand maigre avec des cheveux noirs qui ne parle pas Français ! Il parle « argot » d’après mon grand père et il parait que ce n’est pas bien !

Mon papa, il est routier ! Il a un très gros camion avec deux remorques derrière ! Il roule tout le temps ! Ma maman dit qu’il est courageux ! Et nous, on l’attend dans la pièce et le soir, maman nous fait dire des prières pour que la sainte vierge le protège sur la route et qu’il ne soit pas mort en revenant !

Au 7 de la rue du Maréchal Vaillant, quartier de la mairie, vivaient des gens aisés et  il y a, au dernier étage, ce que l’on appelle les « chambres de bonnes » pour le personnel de maison.

Mais la guerre est passée par là et les gens aisés sont partis quand « l’Allemand » est arrivé ! Alors, depuis, les appartements sont loués à ceux qui en ont les moyens et les autres se contentent des « dessous de toit » avec un poste d’eau sur le palier et des toilettes communes.

Nous vivons donc à quatre dans une chambre ! Toutes les odeurs sont mélangées ! La cuisine, la lessive qui bout sur le réchaud, le gaz qui s’échappe des brûleurs, et le charbon qui brûle dans le poêle en fonte….

C’est papa qui monte les gros sacs de charbons sur ses épaules et aussi les bouteilles de gaz bleues! C’est très lourd et très sale mais il dit que, quand je serai grand, je pourrai le faire !

De cette époque, il me reste peu de souvenirs précis, juste des odeurs, des « impressions », des images, telles que celle tu séchoir à linge au plafond, astucieusement monté sur poulies !

Par la suite, ma mère réussi à obtenir trois chambres contiguës sur ce même palier.

Mon père s’empressa alors d’abattre des cloisons, (avec l’accord du propriétaire qui, bien sur, y trouvait son compte !), pour que nous disposions d’une vraie chambre pour mes parents, d’une petite cuisine et d’une petite salle à manger avec deux « fauteuils lits » dans lesquels nous dormions ma sœur et moi. Il alla même jusqu’à démonter le plancher du palier pour faire passer dessous un tuyau relié a l’eau du poste commun ! Ma mère a toujours dit que lorsqu’elle a vu couler cette eau sur son évier, ce fût le plus beau jour de sa vie !

Sur ce palier, nous étions quatre familles : les Sanchez, qui venaient du midi et dont le fils Christian n’avait que six jours d’écart avec moi ! Nous étions quasi jumeaux (et le sommes toujours d’ailleurs). Mme Voulzy, Malise de son prénom, une femme noire qui vivait avec son fils Lucien, (nous ne savions pas encore que Lucien Voulzy deviendrait Laurent et qu’il me transmettrait son virus!) et un couple dont je n’ai jamais su le nom car il n’est pas resté très longtemps. La femme, un jour, avait hurlé dans les WC communs et ma mère a raconté à mon père qu’elle l’avait retrouvée assise sur la lunette avec du sang plein les jambes ! Cela m’avait fait très peur ! Mais, bien sur, j’ignorais à cet âge ce qu’était une fausse couche !

Et puis, la vie………………..

L’école !

Maternelle d’abord ! Ma mère mettait un point d’honneur à ce que nous soyons les plus distingués de l’école ! Elle confectionnait nos vêtements à la machine à coudre ! Elle nous habillait presque toujours en couleurs très claires, voire en blanc, ce qui laissait nos maîtresses un peu perplexes quant au bien fondé de la chose lorsqu’elles voyaient dans quel état nous étions le soir ! Mais qu’importe ! Ma mère lavait et relavait !

A cette époque, la maternelle c’était déjà l’école, et pas une garderie ! On y travaillait !

Les classes étaient traditionnelles, avec des rangées de pupitres devant le tableau noir.

La petite fille qui occupait la place devant moi, montait très souvent sur son siège pour se mettre à plat ventre sur le plateau devant elle. Et moi, j’attendais ces moments privilégiés où je pouvais voir sa culotte ! Je crois que je l’aimais ! A quoi ça tient l’amour ? A une petite culotte parfois !

C’est de la maternelle que me reste ce dégoût du lait ! Lait obligatoire pour tous à quatre heures ! Du lait chaud ! Peut-être que dans un autre contexte j’aurais aimé le lait !

A cette époque, j’étais craintif et peureux envers les autres élèves et donc, une proie facile pour ces « prédateurs » en culottes courtes ! C’en était arrivé au point que je ne sortais plus en récréation ! Trop peur ! Trop faible ! Trop honteux peut-être, de mes grandes oreilles décollées et de cette casquette ridicule que me faisait porter ma mère ! bien sur que je ne savais pas qu’elle était ridicule, mais les autres me l’ont vite fait comprendre ! Une casquette avec des oreillettes sur les cotés, soigneusement attachée sous le menton !

Je suis sorti de maternelle sachant lire et écrire mon nom ! J’étais donc destiné à un brillant avenir………………… !



25/09/2010
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